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Qualité de l’air cabine

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L’air en cabine est susceptible de subir des pollutions extrêmement dangereuses. Ces fumées en cabine, ou ces vapeurs d’huile de moteur qui rentrent dans le système de ventilation de l’avion exposent les navigants à des risques redoutables.

Ces polluants (organophosphorés) sont des substances toxiques qui ont des conséquences neurologiques qui peuvent aller d’une incapacité temporaire jusqu’à des effets neurologiques graves à long terme.

Mais les vapeurs d’huile de moteur ne sont pas les seuls produits chimiques dont les effets néfastes peuvent affecter les navigants. Plus de 200 polluants ont été recensés !

Ce problème n’est pas nouveau, il a débuté à partir de l’arrivée des réacteurs et du soutirage de l’air envoyé en cabine à partir du flux d’air d’un étage de compression du réacteur. Mais de tout temps, les constructeurs d’avion, les équipementiers et les compagnies aériennes ont tenté de minimiser voire de nier ce problème en publiant des études très rassurantes.

À la suite de l’action d’un syndicat anglais de pilotes, un rapport publié par les autorités britanniques précise : « s’il n’y a pas de preuve incontestable de la relation de causalité entre contaminations aux vapeurs d’huile et les neuropathies observées, il y a des preuves d’une association possible ».

C’est pourquoi le CHSCT a demandé une expertise à un cabinet indépendant.
Devinez quoi ?
Air France s’y est opposée !

Il a fallu que le CHSCT demande au tribunal de grande instance de Bobigny de statuer en référé pour faire juger, le 10 mai dernier, que le CHSCT était bien fondé à demander une expertise sur ce sujet.

Pendant l’audience, Air France prétendait que l’air en cabine était « de bonne qualité », que « sur le plan toxicologique l’air présente une toxicité moindre que celle des métros, des bus, ou des habitations », que le risque est « rare », et que « l’expertise est inutile ».

On voit donc, une fois de plus, que ce n’est que l’action, la persévérance et la détermination des délégués qui permet de faire bouger les choses. Et parfois il faut même aller en justice pour simplement obtenir une étude !

Rien ne nous est donné spontanément, même quand la loi l’exige. Là encore, si certains s’interrogent sur l’utilité des délégués navigants et la nécessité de voter aux élections professionnelles, les faits démontrent qu’ils sont indispensables, ne serait-ce que pour obtenir l’application de la Loi.

Peu d’incidents avec fumées en cabine et indisposition des navigants sont signalés, il y a néanmoins quelques dizaines de navigants touchés tous les ans. Mais c’est sans doute parce que tous les incidents ne sont pas signalés.

Si un jour vous êtes victime de fumées en cabine ou d’une odeur suspecte, la première chose à faire c’est, outre l’information au cockpit, de remplir un CRAT et un Rapport de vol. Ensuite, dès votre arrivée à Paris, il faut vous rendre à la médecine du travail et/ou chez votre médecin. N’oubliez pas, au passage, d’informer votre syndicat.

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