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Radiations cosmiques dans les avions

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Les navigants sont exposés à plusieurs risques professionnels potentiels et notamment aux radiations cosmiques, ces dernières pouvant provoquer des lésions de l’ADN avec des conséquences qui sont les cancers et les anomalies génétiques. Ces effets peuvent n’apparaître que plusieurs années après l’exposition (5 à 10 ans pour les leucémies, 50 ans pour les autres cancers).

Plusieurs études scientifiques tendent à montrer une augmentation du risque de certains cancers concernant les navigants. Mais, pour être objectif, aucune étude n’est véritablement concluante. Le lien entre radiations cosmiques et cancer des navigants est encore soumis à discussions et controverses. Il faudra attendre d’autres études épidémiologiques pour en tirer des conclusions plus pratiques. Toutefois, sur ce sujet, on en sait assez pour être tout à fait concernés et inquiets, mais pas assez pour en tirer des conséquences définitives. Il n’y a pas de doute sur le risque, il n’y a pas non plus de doute sur la nécessité de faire de la prévention, mais il n’est pas possible à ce stade de quantifier le risque de façon certaine.

Devant cette incertitude, nous préférons considérer que l’absence de preuve d’une relation entre radiations cosmiques et cancers ne constitue pas pour autant preuve de l’absence d’une relation entre les deux. D’ailleurs, plusieurs études en cours laissent penser que les effets des faibles doses d’irradiation pourraient avoir été sous-estimés par les scientifiques.

La Loi prévoit un certain nombre de mesures qui doivent être prises par la Compagnie. Contrairement au discours lénifiant livré en stage de formation santé et sécurité au travail, rappelons que depuis au moins 7 ans, la Direction aurait dû créer un poste de PCR (personne compétente en radioprotection) pour les navigants. Ce n’est que devant la lourde insistance des délégués du personnel et des délégués du CHSCT et après saisine de l’inspection du travail que la Direction a fini par enfin appliquer la Loi. Avec la désignation de cette PCR, la Direction aurait dû aussi mettre en place des formations pour les navigants, tous les trois ans, sur la problématique des rayonnements ionisants (bases de la radioactivité, effets biologiques des rayonnements, etc.). Ceci n’a toujours pas été fait (depuis plus de 7 ans !).

Du fait de cette exposition aux radiations cosmiques, les navigants sont soumis à une visite médicale du travail renforcée qui doit se dérouler tous les ans alors que les salariés traditionnels ne sont soumis à une visite médicale du travail que tous les deux ans. À ce jour, la Direction n’est toujours pas capable de respecter cette obligation. Nombreux sont les PNC qui ne passent cette visite médicale que tous les deux ou trois ans (cinq ans pour certains).

L’autre obligation c’est de fournir à chaque PN son exposition annuelle aux rayonnements cosmiques. Pour la première fois cette année nous avons reçu en mars un relevé d’exposition avec les EP4, EP5. Cette exposition est, à Air France, comprise entre 0 et 5 mSv (millisievert).


 


L’exposition dont il est fait mention ici ne concerne que les radiations cosmiques. Mais, notre activité peut nous exposer à des radiations ayant d’autres origines qui ne sont, elles pas mesurées. En effet, nous sommes amenés à passer des filtres d’inspection filtrage utilisant des appareils à rayons X. Sommes-nous certains que le passage à proximité de ces appareils n’augmente pas la dose reçue ? La législation est précise en France et les contrôles sont fréquents, mais est-ce la même chose dans tous les pays ?

De plus, Air France transporte des colis radioactifs dans les soutes. Ce sont des produits utilisés par les laboratoires ou les hôpitaux pour des traitements médicaux (médecine nucléaire du type radiothérapie et scintigraphie par exemple). Ces transports présentent un risque supplémentaire qui n’est pas pris en compte dans l’exposition des navigants.

Les femmes enceintes.

C’est pendant les premiers mois de grossesse que les risques sont les plus importants pour le foetus. Trop souvent, certaines collègues, par manque d’information ou de formation, continuent d’avoir une activité vol quelques temps après avoir l’information de leur grossesse. C’est là que l’absence de formation PNC, organisée par l’Entreprise, sur les dangers de l’irradiation cosmique est irresponsable !


La législation limite la dose admissible à 1mSv pour la femme enceinte.


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