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Réforme de la gouvernance

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Ben Smith a reçu l’ensemble des organisations syndicales représentatives. Nous pouvons aussi imaginer qu’aidé par son staff, il a d’ores et déjà rencontré et fait un état des lieux de nos différentes directions. 

Le premier constat que nous pouvons faire, c’est que Ben ne traine pas et quand il prend les manettes, il les prend toutes. On nous annonce qu’à défaut d’avoir fait son choix de nomination d’un ou d’une DG, il prendra à titre temporaire la gouvernance d’AF, en plus d’AF/KLM.

En dix jours, et c’est nouveau à Air France, il avance sans être ralenti par les traditionnelles tractations entre coteries politiques et différents groupes de « lobying internes », celles qui jusqu’à présent constituaient le premier stade du boulot d’un nouveau patron du groupe : organiser ses équipes, en ménageant les intérêts des uns et des autres.

Et quand nous écrivons cela, nous pensons bien évidemment à l’interventionnisme du premier actionnaire : l’Etat.

Nous ne connaissons pas quelle stratégie va être développée par Ben Smith, pour maintenir le groupe à son rang international, mais s’il dépense autant d’énergie pour nous fixer le cadre de son développement, nous devrions l’apprendre prochainement.

Les messages que nous avons compris suite à notre rencontre.

Le premier, c’est qu’il a bien conscience du paysage dégradé du dialogue social dans l’entreprise et qu’au delà des augmentations de salaire, il a dû apprécier le malaise des différents métiers et des objectifs des différents acteurs syndicaux. Il ne coupera pas de revenir vers les salariés, avec des augmentations de salaire.

Nous pourrons nous poser la question de combien et pour qui, ainsi que contre quoi ?

Le deuxième est que les choix de développement stratégique du groupe, devront  inévitablement passer par le Low-Cost long courrier.

Les acteurs de la concurrence, ne sont plus les compagnies du Golfe, mais des structures comme celle de Norwégian qui viennent nous challenger sur notre réseau au départ de Paris.

On peut aussi imaginer, que la solution Joon qui consiste à opérer certaines lignes de la Compagnie AF, à un coût un peu moins cher (les économies réalisées uniquement sur le PNC), ne soit pas une solution suffisante ou adaptée pour sauver le groupe.

Le troisième message est qu’une des solutions est de maintenir notre niveau AF en gamme de produit et nous l’espérons, pourquoi pas l’augmenter. Nous l’avons déjà averti que tout ceci ne peut se faire, sans revoir les « process » qualité et d’y rajouter des moyens humains.

Ce que l’on peut espérer.

C’est que notre nouveau patron mette plus d’intelligence dans la gestion macro économique de notre entreprise et qu’il en finisse avec des systèmes historiques ou culturels de gestion en silos.

Nous le savons, nous qui sommes en bout de chaine de service, chaque direction se fixe ses objectifs d’efficacité économique, sans pour autant se poser la question des conséquences sur le service d’à côté. Bref, une gestion en silos.

Nous le vivons au quotidien, les économies sur le « Catering » se traduisent par un mécontentement client et un rattrapage à organiser par le PNC, l’entretien des cabines, les services d’optimisation des ventes, les services de production PNC, etc…, ont les mêmes impacts sur notre quotidien.

Tant que la Direction continuera a additionner des chiffres d’efficacité économique, sans pour autant se poser les bonnes questions sur l’efficacité commerciale, nous ne nous en sortirons pas, sauf à tomber le schéma que nous, PNC, avons tous subi, celui qui consiste à nous dire que nous coûtons trop cher. Un raisonnement bien simpliste à notre sens.

Ce que l’on peut craindre : les réformes internes à venir, bien sûr, mais pas uniquement.

La culture anglo-saxonne n’a pas les mêmes repères que ceux du modèle français et nous pouvons craindre que le « New deal », consiste à réaliser une équation simple, plus tu bosses plus tu gagnes.

L’environnement concurrentiel qui ne manque pas d’avancer plus vite que notre capacité à décider les réformes et notre incapacité à devenir imaginatif et considérer par exemple qu’augmenter notre capacité à mieux travailler (augmenter les Compo-peq par exemple) est un investissement plutôt qu’une dépense.

Enfin l’environnement politique qui envisage une réforme de la durée de nos carrières, au travers d’une réforme de notre caisse de retraite, de la mise en place d’un régime universel ou par le déplafonnement de l’âge de cessation d’activité du PNC.

L’avenir proche va répondre à nos interrogations, nos espoirs ou nos inquiétudes.