Réunion syndicats / Direction du 10 avril 2003 :
Monsieur PICHOT, Directeur adjoint de la politique sociale AF tenait
cette réunion en lieu et place du Président SPINETTA, lui-même appelé à un
RDV avec la presse.
Arrêt de l’exploitation du Concorde au 31 mai 2003 en
concertation avec BA pour les raisons suivantes : frais de maintenance,
difficultés à se fournir en pièces de rechange sans engager un nouveau
processus de fabrication et les mauvais coefficients de remplissage.
Point sur les mesures d’adaptation à la crise qui ne méritent, à
ce jour, aucune correction puisque les mesures antérieures déjà adoptées
sont suffisantes.
Point sur l’épidémie de pneumonie atypique :
Aux multiples questions des différents représentants syndicaux sur les
garanties données aux personnels quant aux risques de contagion, nous
pouvons dire que la réponse du jour qui coupe court au débat est la suivante
:
"La médecine n’est pas une science exacte"
doublée de "Seuls les porteurs de symptômes sont contagieux".
Bref, rien de très rassurant, ce qui ne nous a pas empêché d’intervenir sur
plusieurs points qui nous semblent essentiels.
– Tout d’abord, comme évoqué dans notre courrier (ci-dessus),
les remarques de la DGS sur les escales fortement déconseillées
seront-elles suivies d’un arrêt des dessertes ?
Outre le flou
"relatif" de la formulation "fortement déconseillé", la réponse semble être
que seule l’OMS peut emettre une interdiction de desserte au travers des
Réglements sanitaires internationaux.
Sans aucun doute, si la
Compagnie souhaitait stopper une desserte à cause d’une inquiètude pour ses
salariés, elle serait en droit de le faire. Ce n’est donc, à ce
jour, pas le cas.
Quant à votre réflexion individuelle sur l’opportunité d’assurer des vols
à risque, le "fortement déconseillé" nous semble limpide.
– Seconde remarque sur la pauvre qualité de l’information voire
désinformation transmise lors des briefings par des cadres PNC ou des
médecins.
Parmi les superbes perles sur le sujet, nous avons cité
pour une meilleure compréhension par Monsieur PICHOT : "Il faut éviter de
consommer du boeuf venant de Chine" ou encore "Une des hôtesses
hospitalisée, l’est pour des problèmes féminins".
Outre les sottises débitées par les canaux d’information choisis de la
Direction, la fugacité des briefings ne permet pas de rassurer et d’informer
correctement le PNC.
Ces différentes remarques issues de vos courriers ou de nos expériences
récentes ont semble-t-il fait comprendre à la Direction la nécessité d’une
information individuelle à domicile,à tous PN. Cette dernière en cours de
rédaction devrait vous être livrée sous peu.
Quant à son contenu, nous avons rappelé qu’il se devait d’intégrer des
consignes précises tant en escale qu’à bord ou encore au retour à la base,
sur les conduites à tenir en présence de SARS, annonces, etc…
– Troisième remarque sur le préjudice subi par les PN soupçonnés de SARS à
leur retour et ce que cela implique. Notre demande de prise en charge en
Accident de Travail ou à défaut de compensation par la Compagnie, a
semble-t-il été enregistrée.
– Pour en finir, des remarques diverses d’ordre matériel sur ce qui devait
être fait et qui ne l’est pas encore (gants,masques,poubelles sur tout le
réseau LC MC CC. Préservation de places disponibles o/b pour isolement de
pax soupçonnés de SARS, etc…)
Un commentaire sur la situation psychologique délicate que vivent les PN
soupçonnés de SARS. Refus de contact par leurs proches,leurs voisins, les
nourrices des enfants mais aussi difficultés à maintenir leurs enfants à
l’école.
Et enfin une dernière question à notre permanence :
"Je viens de faire, il y a cinq jours, un Hong-Kong et je pars à Conakry
demain. Si je développe le SARS à Conakry, où serais-je soigné?"
Réponse de la Direction au CHSCT PN à la même question ;
Air France mettra en œuvre les conditions du contrat d’assistance pour
le compte du Personnel Navigant en mission ou de ses salariés en mission
(contrat " Ace Assistance ") en vue de faire organiser un tel rapatriement
sanitaire, sous réserve des décisions éventuelles édictées par les autorités
sanitaires nationales et internationales concernées.
Notre réponse plus illustrative :
" Sans aucun doute à " l’excellent CHU " de Conakry. Aucune garantie de
rapatriement ne nous a été fournie puisque la direction de la santé locale
sera souveraine dans ses décisions tout comme dans d’autres escales."
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COMMUNIQUE DE PRESSE de la DGS (SRAS) Situation au 9/04/03
Direction générale de la Santé
Paris, le 9 avril 2003
COMMUNIQUE DE PRESSE
Syndromes Respiratoires Aigus Sévères (SRAS)
Situation au 9 avril 2003
Situation en France
Depuis le début de l’alerte, en France, 275 personnes qui ont présenté des
signes cliniques pouvant évoquer un SRAS au retour d’un voyage d’une zone
affectée (Hanoi, Chine, Taiwan, HongKong, Singapour) ont été signalées à
l’Institut de veille sanitaire (InVS)1. Parmi celles-ci, 256 cas ont été
écartés, et 15 patients font l’objet d’un suivi. On comptabilise, selon la
définition de l’OMS, quatre cas probables. Tous les cas probables avaient
voyagé, du 22 au 23 mars dernier, dans le même avion en provenance d’Hanoi.
Un de ces cas probables, d’évolution favorable, a atteint les critères de
convalescence définis par l’OMS et a pu regagner son domicile le 5 avril. A
ce jour, en France, il n’existe aucun cas de contagion survenue sur le
territoire national.
Situation internationale
Au 8 avril 2003, 2 671 cas de SRAS répartis dans 19 pays ont été notifiés à
l’OMS, dont 103 décès2. La date initiale choisie par l’OMS pour ces
notifications est celle du 1er Novembre 2002 afin de prendre en compte les
cas de pneumopathies atypiques survenus en Chine avant l’identification du
SRAS. Accueil et prise en charge des personnes en provenance des zones
affectées
La DGS rappelle qu’en l’état actuel des connaissances, on considère que
seules les personnes symptomatiques sont susceptibles de transmettre la
maladie, par l’intermédiaire d’un contact rapproché. Toutes les personnes en
provenance des zones affectées font l’objet d’un interrogatoire avant leur
départ ; elles reçoivent une information durant le vol. Toute personne
présentant des symptômes pendant le vol fera immédiatement l’objet d’une
prise en charge spécifique par l’équipage puis, à l’arrivée, par le SAMU.
Dans ces conditions, il n’y a pas lieu de limiter l’accès au territoire
français pour les personnes asymptomatiques en provenance des zones
affectées, qu’il s’agisse de personnes en délégation, en stage dans une
entreprise, de personnes participant à des manifestations par exemple
sportives, culturelles, industrielles, ou à des visites touristiques. Il n’y
a pas lieu de préconiser des mesures de précaution particulières pour les
personnels accueillant des touristes en grand nombre. De même, l’arrêt de
travail, la prescription systématique d’examens biologiques, et la mise en
place de mesures d’isolement ne sont pas nécessaires pour les personnes
asymptomatiques de retour d’une zone affectée.
1 Situation épidémiologique sur le territoire français sur le site de l’InVS
: www.invs.sante.fr
2 Situation épidémiologique mondiale sur le site de l’OMS :
www.who.int/csr/sars/en/
Veille Sanitaire
En revanche, la DGS rappelle aux personnes en provenance des zones affectées
lanécessité, durant les 10 jours suivant l’arrivée en France, d’une
vigilance particulière sur leur état de santé à la recherche de signes
évocateurs de SRAS (fièvre d’apparition brutale associée à des troubles
respiratoires de type toux et/ou essoufflement). Il leur est précisé qu’en
cas de survenue de tels signes, elles doivent appeler le centre 15 (SAMU)
qui, le cas échéant, les achemine vers des centres de référence.
La surveillance aux aéroports est maintenue. Un dispositif spécifique
concernant les zones d’attente pour personnes en instance (zapi) a été mis
en place et dans ce cadre, les personnes en provenance des zones affectées
font l’objet d’un examen médical systématique.
De même, dans les centres de rétention administrative, un examen médical est
pratiqué pour les personnes en France depuis moins de 10 jours.
Français à l’étranger
Les Français à l’étranger ne font actuellement l’objet d’aucune mesure de
rapatriement particulière. Il leur est conseillé d’être attentifs à
l’évolution de l’épidémie et de respecter les mesures sanitaires préconisées
localement.
Informations aux voyageurs
La DGS a réévalué, avec l’Institut de Veille Sanitaire, la situation
épidémique au plan international, et les recommandations vis à vis des
voyageurs, en tenant compte de la position de l’OMS. Les recommandations
sont désormais subdivisées en deux catégories :
A) Les zones pour lesquelles les voyages sont
fortement déconseillés : il s’agit de HongKong et de la province de
Guangdong en Chine.
B) Les zones où il est conseillé de différer les voyages dans la mesure du
possible, ou vis à vis desquels la prudence doit être appliquée : il s’agit
des zones identifiées par l’OMS comme affectées (Pékin, Shanxi, Taiwan,
Hanoi, Singapour, Toronto). Pour ces zones, la Direction générale de la
Santé recommande de suivre les précautions locales avec attention et
rappelle que des contrôles sont effectués sur place dans les aéroports avant
le retour. Certaines de ces zones ne disposent pas des infrastructures
médicales comparables à celles disponibles sur notre territoire.
Le Numéro vert mis en place par le Ministère (0 800 150 160) a été une
nouvelle fois renforcé.
Depuis son ouverture, plus de 50 000 appels ont été reçus, près 70 % des
appels reçus entre 8 h 00 et 22 h 00 sont actuellement traités.
Informations aux personnels navigants d’Air France
La compagnie Air France a mis en place un numéro vert spécifiquement destiné
à informer son personnel.
Manipulation des marchandises en provenance des zones affectées (et non de
l’ensemble de l’Asie)
En l’état actuel des connaissances, l’agent soupçonné d’être responsable du
SRAS (coronavirus) est fragile. Sa persistance dans l’environnement ne
serait que de quelques heures. Le risque de transmission de l’infection lors
de la manipulation de produits en provenance de zones affectées n’est donc
pas retenu compte tenu de la durée de leur acheminement. Les précautions
d’hygiène prises régulièrement dans l’entreprise doivent être respectées.
La Direction générale de la Santé rappelle qu’elle a mis en ligne sur le
site Internet du Ministère www.sante.gouv.fr les réponses aux questions les
plus fréquemment posées au sujet de l’épidémie actuelle et, en particulier,
sur les mesures de précaution pour les transports aériens et les voyages.