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Réponses aux questions les plus fréquemment posées sur le SARS

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Direction Générale de la Santé : SYNDROME RESPIRATOIRE AIGU SEVERE
(S.R.A.S.)

Réponses aux questions les plus fréquemment posées


Document rédigé en fonction de l’état des connaissances au 10/04/2003

Qu’est-ce que le SRAS ?

Le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) est une maladie infectieuse
transmissible, d’apparition récente et initialement découverte en Asie du
Sud-Est : c’est une maladie dite émergente (nouvelle).

Ce syndrome se traduit par l’apparition d’une fièvre élevée (fièvre
supérieure à 38°C) accompagnée de troubles respiratoires.

Que sait-on de l’agent responsable du SRAS ?

Aujourd’hui, la nature précise de l’agent responsable du SRAS n’est pas
connue de façon certaine. De nombreuses équipes de virologues (dont celles
des Centers for Disease Control (CDC) d’Atlanta aux Etats Unis et de
l’Institut Pasteur à Paris) coordonnées par l’OMS travaillent activement à
l’identification de l’agent responsable de la maladie.

Les premiers résultats évoquaient l’implication d’un Paramyxovirus (famille
incluant entre autres le virus de la rougeole et des oreillons).
Actuellement, les équipes s’orientent vers la piste d’un nouveau virus de
type Coronavirus, virus couramment impliqué dans des infections ORL bénignes
chez l’homme (rhume). Bien que cette hypothèse soit considérée aujourd’hui
comme probable, desinvestigations sur l’implication d’autres virus sont en
cours.

Combien de personnes sont atteintes de cette maladie ?

L’évolution de l’épidémie est rapide. Une mise à jour quotidienne de ces
données est disponible sur lesite du Ministère de la santé et de l’Institut
de Veille Sanitaire. Ces données sont également présentes sur les sites
Internet de l’Organisation Mondiale de la Santé et des Centers for Disease
Control d’Atlanta.

Quels sont les signes cliniques de cette maladie ?

Les signes cliniques du SRAS sont banaux et peuvent être également observés
au cours d’autres infections respiratoires. Le syndrome commence par une
fièvre (supérieure à 38°C) d’apparition brutale associée généralement à des
signes respiratoires (toux sèche, essoufflement, difficultés
respiratoires).D’autres symptômes peuvent être constatés : maux de tête,
myalgies, état de malaise.

Quelle est l’évolution de cette maladie ?

Le syndrome justifie dans la totalité des cas une hospitalisation. Chez 10 à
20% des personnes atteintes de SRAS, les troubles respiratoires nécessitent
une assistance respiratoire. Dans la majorité des cas, l’évolution est
favorable.

La maladie est-elle plus fréquente chez certaines personnes ?

Les personnes atteintes jusqu’alors ont toujours été contaminées par un
contact rapproché (moins de 2 mètres) avec une personne malade de SRAS.
L’analyse des données épidémiologiques ne permet pas d’identifier des
groupes de population à risque particulier à l’exception des personnels de
soins ayant pris en charge des malades hospitalisés pour SRAS comme cela est
survenu à l’hôpital français de HANOI.

Comment se transmet la maladie ?

Actuellement, le seul mode avéré de transmission est le contact rapproché
avec une personne malade. Selon l’OMS, la notion de contact rapproché est
définie ainsi :

– vie sous le même toit,

– prise en charge médicale sans protection adaptée d’un malade : contact
avec des fluides biologiques et en particulier les sécrétions respiratoires
(postillons) d’une personne atteinte de SRAS.

L’agent du SRAS se transmet de personne à personne principalement par le
biais des postillons (éternuement, toux) issus d’une personne malade de
SRAS. Cependant, les experts des CDC d’Atlanta (Etats-Unis) n’excluent pas à
ce jour la possibilité de transmission à partir d’un environnement (air,
objets manipulés) contaminé par une personne atteinte de SRAS, et évoquent
la possibilité de résistance de l’agent dans l’environnement de quelques
heures, par analogie avec celle des Coronavirus connus. Du fait de cette
hypothèse, il est recommandé de renforcer les mesures classiques d’hygiène
et en particulier, le lavage des mains.

Quelle est la durée d’incubation de la maladie (Au bout de combien de temps
après avoir été contaminé, les signes cliniques apparaissent-ils) ? D’après
les données actuelles, la période d’incubation de la maladie varie de 2 à 10
jours après contamination. La moyenne est de sept jours.

Une personne peut-elle transmettre la maladie pendant la période
d’incubation ?

Pendant l’incubation, la personne ne présente aucun signe de la maladie. A
ce jour, aucune transmission à partir d’une personne en période d’incubation
n’a été démontrée.

Que signifient les termes : cas suspects, cas probables et cas exclus ?

Les définitions de cas de SRAS ont été élaborées sur la base des
recommandations de l’OMS afin de standardiser les données au niveau
international.

On définit ainsi :

· les cas possibles : toute personne présentant des signes évocateurs de
SRAS avec notion soit d’un séjour récent en zone affectée, soit d’un contact
rapproché avec une personne malade de SRAS.

· les cas probables : tout cas possible dont les résultats d’examens
médicaux (prise de sang, radio pulmonaire,…) ne permettent pas d’exclure
le diagnostic de SRAS.

· les cas exclus : tout cas possible dont les résultats d’examens médicaux
(prise de sang, radio pulmonaire,…) permettent d’exclure le diagnostic de
SRAS, par la mise en évidence d’une autre cause.

Existe-t-il actuellement un test diagnostique et de dépistage de la maladie ?

A ce jour, aucun test de dépistage n’est disponible en pratique courante. Le
diagnostic de SRAS est actuellement posé sur l’évolution clinique et les
résultats d’examens (prise de sang, radio pulmonaire,…).

Il existe un test diagnostique en cours de validation et du domaine de la
recherche. Les investigations les plus récentes des cas probables font
désormais appel à la recherche de Coronavirus par technique de biologie
moléculaire (Polymerase Chain Reaction) de l’Institut Pasteur. Ce test est
développé par l’Institut Pasteur où sont adressés, en France, les
prélèvements biologiques des cas possibles ou probables hospitalisés. Une
technique sérologique est également en cours de développement.

Quel traitement est proposé ?

Aucun traitement curatif spécifique n’existe à ce jour, nulle part dans le
monde. Les antiviraux son utilisés du fait de l’hypothèse virale de la
maladie, mais ils n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Il est
nécessaire de rappeler que les antibiotiques ne sont pas indiqués pour
traiter les infections virales, sauf en cas de surinfection bactérienne.

Puis-je prendre un traitement préventif pour me protéger avant un départ
dans cette zone ?

Non. A ce jour, il n’existe aucun traitement médicamenteux préventif.

Quelle est l’utilité des masques ?

Deux types de masques différents sont utilisables :

– port d’un masque de type chirurgical par une personne malade afin de
limiter la

contamination de son environnement et de son entourage proche,

– port d’un masque de protection de type FFP2 (ou à défaut FFP1) par le
personnel soignant

hospitalier en charge d’une personne suspecte ou probablement atteinte de
SRAS et pour un personne saine si elle est à proximité (moins de 2 mètres)
d’une personne suspecte ou probablement atteinte de SRAS.

En dehors de ces situations, le port du masque en France n’est pas
recommandé actuellement. Lire à ce sujet l’avis du conseil publique
d’hygiène de France, du 2 avril 2003, disponible sur ce site.

Quelles sont les précautions préconisées pour se protéger lors d’un séjour
dans une zone affectée (ou pour les personnes sur place) ?

Dans les zones affectées, il est essentiel de respecter les recommandations
émises par les autorités sanitaires locales. En outre, il est recommandé de
renforcer les mesures classiques d’hygiène individuelles (le lavage des
mains, en particulier).

Recommandations

Quelles sont les recommandations à suivre quand je rentre d’un voyage dans
une zone affectée ?

Il est recommandé dans tous les cas, de surveiller votre température,
l’apparition d’une toux, d’une gêne respiratoire ou d’un essoufflement.
Cette surveillance devra se prolonger sur une période de 10 jours après
votre retour.

Je viens d’un voyage dans la zone affectée et présente de la fièvre et des
signes respiratoires, que dois-je faire ?

Il est indispensable d’appeler le SAMU en composant le 15 afin d’être pris
en charge par une équipe médicale selon un protocole établi par les
autorités sanitaires. Il est impératif de signaler lors de votre appel que
vous revenez d’un séjour dans une zone affectée. En attendant l’arrivée du
SAMU, vous éviterez tout contact rapproché avec votre entourage.

Si je reviens d’une zone affectée et si je présente des symptômes en rapport
avec le SRAS, pourquoi ne puis-je pas me rendre par mes propres moyens à
l’hôpital de mon quartier ou chez mon médecin généraliste ?

La prise en charge par une équipe du SAMU permet d’éviter toute
dissémination de la maladie vers les personnes que vous seriez amené(e) à
rencontrer en vous rendant par vos propres moyens dans un service
hospitalier ou au cabinet de votre médecin.

En outre, le SAMU vous assurera une prise en charge adaptée et vous conduira
dans un service d’un hôpital spécialisé.

Mes proches reviennent d’un voyage dans la zone affectée, que dois-je faire
vis à vis d’eux ?

Il est nécessaire de leur rappeler la nécessité absolue de surveiller leur
état de santé afin de détecter toute survenue de signes évocateurs de SRAS
(fièvre >38°C, toux, gêne respiratoire). En l’absence de ces signes, une
activité normale (professionnelle et privée) est tout à fait possible.En cas
d’apparition de signe(s), il sera absolument indispensable d’éviter tout
contact rapproché en attendant la venue du SAMU (qui aura été contacté).

Peut-on reprendre une activité professionnelle normale au retour d’un voyage
dans une zone affectée ?

En l’absence des signes évocateurs de SRAS, une activité professionnelle
normale est tout à fait possible ; aucune mesure d’isolement ou arrêt de
travail ne sont recommandés. Il est nécessaire de surveiller son état de
santé afin de détecter toute survenue de signes évocateurs de SRAS.

En cas d’apparition de signe(s), il sera absolument indispensable d’éviter
tout contact rapproché en attendant la venue du SAMU (qui aura été contacté).

Qu’appelle-t-on une mesure d’isolement ?

L’isolement est une mesure de confinement des personnes susceptibles de
transmettre l’agent infectieux. Je reviens de la zone affectée, n’ai pas été
en contact avec un malade, et ne suis moi-même pas malade. Dois-je respecter
des consignes particulières ? (arrêt de travail, isolement, …) ?

Non, à l’exception de la surveillance de votre état de santé durant les 10
jours suivant votre retour.Il n’y a pas lieu de s’isoler, de faire pratiquer
une prise de sang ou des examens particuliers. Par contre, en cas
d’apparition des signes évocateurs de SRAS dans les 10 jours suivant le
retour, il est indispensable d’appeler le centre 15 (SAMU).

J’importe des produits en provenance d’une zone affectée. La manipulation de
ces produits présente-t-elle un risque ?

En l’état actuel des connaissances sur le SRAS, la fragilité du virus
soupçonné être à l’origine de la maladie ne lui permet pas une persistance
dans l’environnement au delà de quelques heures. Le risque de transmission
de cette infection lors de la manipulation de produits non biologiques en
provenance de zones affectées n’est pas retenu compte tenu de la durée de
leur acheminement.

Situation internationale

Quelles sont les recommandations vis à vis d’un séjour prévu prochainement
dans la zone affectée ?

Compte tenu de l’évolution de la situation et des inconnues qui subsistent,
dans les zones concernées,la Direction générale de la Santé déconseille les
déplacements vers des régions où il pourrait exister des risques de
contagion. Il est nécessaire de consulter régulièrement les sites de
l’Organisation Mondiale de la Santé, de l’Institut de veille sanitaire et du
Ministère de la santé afin de se renseigner sur les zones affectées.

Voir notamment la rubrique communiqués de presse.

Un de mes proches ou employés est actuellement en voyage ou en mission dans
la zone affectée, que dois-je lui recommander ?

La Direction générale de la Santé ne peut imposer une attitude particulière
concernant un retour éventuel aux ressortissants Français actuellement dans
une zone affectée. Il appartient donc à chacun d’apprécier la nécessité de
sa présence sur place, les conditions sanitaires locales et le risque qu’il
peut encourir dans ces conditions. Dans tous les cas, il est essentiel de
respecter les recommandations émises par les autorités sanitaires locales.

Quels sont les conditions actuelles d’un retour en France ?

L’Organisation Mondiale de la Santé recommande que tous les passagers au
départ des aéroports des zones affectées soient interrogés sur leur état de
santé à la recherche de fièvre et de signes d’atteinte respiratoire.

En l’absence de signe évocateur de SRAS, le retour en France est tout à fait
possible. Ces personnes devront prendre connaissance de l’information
délivrée par la compagnie aérienne, fournir leurs coordonnées (adresse et
numéro de téléphone) et suivre les consignes d’auto-surveillance : vigilance
sur l’état de santé à la recherche des signes évocateurs de SRAS et appel du
SAMU le cas échéant. Si des signes apparaissent durant le vol ou si la
personne se sent particulièrement concernée par le risque de SRAS, elle
devra en informer le personnel de l’équipage pour qu’une prise en charge
adaptée dès l’arrivée du vol soit mise en œuvre par le service médical de
l’aéroport.

En présence de symptômes, le retour en France ne sera pas possible. La
responsabilité des commandants de bord et des compagnies aériennes étant
engagée, ces derniers ont toute autorité pour accepter ou refuser
l’embarquement d’une personne.

Mesures prises par la Direction générale de la Santé (DGS)

Quelles sont les mesures prises au niveau des compagnies aériennes pour
sécuriser les vols ?

L’Organisation Mondiale de la Santé a préconisé la mise en place d’une
information des voyageurs au départ des aéroports concernés.

La Direction générale de la Santé a demandé aux compagnies aériennes qu’une
information individuelle des voyageurs en provenance directe des zones
concernées soit réalisée. Cette mesure est accompagnée du recueil
systématique des coordonnées de l’ensemble des passagers en vue de leur
information a posteriori, si les autorités sanitaires le jugent nécessaire,
dans les 10 jours après leur arrivée sur le territoire.

Un protocole a été établi afin de prévoir les mesures nécessaires lors de la
survenue d’un cas de SRAS durant un vol :

– information de l’ensemble des passagers de la situation,

– isolement et port du masque par la personne,

– information de l’aéroport de destination en vue d’une prise en charge
adaptée dès l’arrivée du vol,

Quelles sont les mesures prises au niveau des aéroports français pour
informer les passagers en provenance de la zone affectée ?

La Direction générale de la Santé a mis en place le protocole suivant avant
tout débarquement de chaque avion en provenance directe d’une zone affectée :

– vérification de la diffusion par la compagnie aérienne du message
d’information aux voyageurs,

– recueil des coordonnées (adresse et téléphone) de chacun des passagers (y
compris le personnel de l’équipage) au moyen d’une fiche d’identification,

– recueil auprès de la compagnie aérienne de la liste des passagers du vol.

Pour les vols indirects, le message aux voyageurs est affiché dans les
terminaux et mis à disposition des passagers.

Comment serais-je prévenu a posteriori que, durant mon voyage de retour dans
l’avion, j’étais à côté d’une personne qui depuis est hospitalisée pour
suspicion de SRAS ?

Une information collective par un communiqué de presse sera réalisée et
indiquera aux passagers du vol concerné la conduite à tenir.

Une information individuelle pourra être donnée au moyen des informations
recueillies dans la fiche d’identification des passagers.

Quelle est l’organisation sanitaire retenue en France en ce qui concerne la
surveillance et la prise en charge d’éventuels malades sur le territoire ?

La surveillance épidémiologique est assurée par l’Institut de Veille
Sanitaire.

La prise en charge initiale des personnes suspectes de SRAS est assurée par
le SAMU.

L’hospitalisation se fait ainsi préférentiellement dans des centres
hospitaliers spécialisés.

Le suivi épidémiologique des personnes hospitalisées est assuré par
l’Institut de Veille Sanitaire. Le suivi des contacts de cas de SARS est
assuré par les médecins du réseau GROG.

Pourquoi n’interdit-on pas les vols en provenance ou en partance de cette
zone ?

Une telle décision ne relève que d’une instance internationale (OMS)
conformément au règlement sanitaire international.

Où puis-je avoir des informations au quotidien sur l’évolution de cette
maladie (téléphone , Internet) ?

La Direction générale de la Santé réalise régulièrement des communiqués de
presse. Ceux-ci sont mis en ligne sur le site Internet du ministère de la
santé.

L’institut de veille sanitaire met à jour régulièrement sur son site
Internet la situation épidémiologique internationale.

Un numéro vert est mis à disposition des personnes désirant obtenir des
informations médicales avant de se rendre ou au retour d’une des zones
affectées :

0800-150-160

Des informations régulièrement mises à jour sont disponibles sur les
différents sites Internet suivants :

Ministère de la santé : http://www.sante.gouv.fr

Institut de Veille Sanitaire : http://www.invs.sante.fr

Organisation Mondiale de la Santé : http://www.who.int

Centers for Disease Control : http://www.cdc.gov

Santé Canada : http://www.hc-sc.gc.ca

Source : Direction générale de la Santé, 8, Av de Ségur, 75007 Paris

5ème sous-direction, Bureau des alertes et problèmes émergents et Cellule
communication

Rédaction : 2 avril 2003 ; Actualisation : 10 avril 2003