Tous les articles par Gwennaelle SERRET
Août, enfin les vacances…
Comme à l’accoutumée, le mois d’août et sa torpeur estivale, plonge le siège dans un état de désertification annuelle. Les problèmes, les négociations sont mis sur pause, afin que chacun profite d’une plage de repos bien méritée.
Alors que nous avons toujours une présidente non exécutive et donc une vacance de pouvoir de décision, il est urgent d’attendre et de profiter de cet intermède estival pour mieux affronter la rentrée.
La pause estivale reste cependant tout à fait relative en fonction des personnels, si l’administratif tourne au ralenti, ce n’est bien évidemment pas de cas des personnels front-line.
Il semblerait que depuis juin, des centaines de vols aient été annulés, faute d’anticipation sur les tension, flotte, pilote et PNC. Tout le monde imagine qu’en plus d’être une période chargée, exercer son métier dans des conditions dégradées, ajoute un surcroît de pénibilité aux personnels qui font tourner la boutique l’été. Mais ne nous plaignons pas, nous aurons des vacances, nous aussi… en octobre, en novembre.
Tout cela pour ne pas vous apprendre grand chose, les années passent et les étés se ressemblent, l’anticipation on y pensera l’été prochain, en attendant il suffira de mettre toutes ces chimères sur le dos des 15 jours de grèves pour des augmentations de salaire dignes.
Nous souhaitons à nos responsables d’excellentes vacances, qu’ils ne s’inquiètent pas, nous nous occupons de les acheminer vers leurs destinations de villégiature.
En équilibre
L’Intersyndicale inter-catégorielle a levé son préavis de grève du 23 au 26 juin.
Comme vous le savez, l’UNAC est persona non grata dans cette assemblée. Nous avons toujours été solidaire de ce mouvement, même si nous n’étions pas consultés. Comme nous vous l’avons écrit dans la dernière dépêche, nous n’étions pas persuadés de la pertinence stratégique de déposer 4 jours de grève, pour en somme, gonfler le torse à l’arrivée d’une nouvelle gouvernance.
Ce préavis a été levé, nous nous en réjouissons. Nous aurons bien le temps de retourner au combat si nous ne sommes pas entendus.
Après 15 jours de grève, les salariés grévistes n’ont toujours rien obtenu, si ça n’est des pertes de salaire, particulièrement importantes pour le PNC puisque nos grèves s’expriment en trentièmes et pas en heures de débrayage comme au sol.
Tout le monde a perdu dans cette histoire, les salariés (sauf, sans aucun doute les pilotes, mais c’est moche de le dire), comme la Direction.
S’il faut renouer avec le dialogue social, il nous faut des interlocuteurs qui puissent s’asseoir autour d’une table.
Jusqu’à présent l’épreuve de force n’a servi qu’une seule catégorie de personnel.
Il est temps d’attendre, l’Intersyndicale semble l’avoir compris, tant mieux.
Encore une fois, nous n’avons jamais été écouté par cette Intersyndicale inféodée aux pilotes, nous avons cependant été solidaires, parce qu’il faut l’être.
Nous espérons maintenant que le malaise social a été largement exprimé, que nous pourrons renouer le dialogue avec la nouvelle gouvernance, le nouveau Président..
Il ou elle devrait être nommé mi-juillet.

Triste anniversaire

Pause…
Après trois mois d’effervescence, le « soufflé social » du tous ensemble semble retomber.
Depuis le 15 mai, nous sommes aujourd’hui le 23, pas de son, pas d’image. Ni de la part de la Direction, ni de l’intersyndicale inter-catégorielle.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation de notre compagnie a été mise sur pause depuis le 15 mai, départ de Jean Marc Janaillac.
L’actualité était brulante, 15 jours de grève, un référendum et une réponse inattendue par la Direction. La nomination d’une Présidente par intérim, en l’attente d’une réelle gouvernance.
Un intérim dont on se demande à quoi il sert, notre nouvelle Présidente du groupe, Anne Marie Couderc, n’a même pas jugé opportun de se présenter ou de communiquer aux personnels pendant 10 jours. Nous venons de recevoir une lettre de sa part nous promettant une rencontre un jour, mais pour quoi faire ? Normalement, on dit bonjour en entrant dans la maison, pas une demi heure après.
En fait c’est juste un changement de nom sur un casier du vestiaire. Un salaire supplémentaire en compensation d’un vide.
Franck, nous ne l’entendons plus, il est pourtant toujours aux manettes, sans doute trop occupé par les négociations pilotes.
Nous sommes au regret de faire le constat de l’échec, malgré 15 jours de grève et une tête coupée, le monde s’est suspendu. On attend, quoi, qui ?
Même l’intersyndicale inter-catégorielle reste silencieuse. Incapable de nous tenir informés de sa stratégie, il n’y a plus de pilote au poste, elle est perdue.
Pardon ! Elle a demandé un calendrier de négociation, la belle affaire, à une Présidente non-exécutive, autant appeler SOS Détresse Amitié.
Nous demandons, depuis plusieurs jours, l’ouverture de négociations catégorielles PNC et attendons d’être soutenus dans cette démarche par d’autres syndicats, particulièrement par les deux autres représentatifs. Pour l’instant à nos appels, la réponse est silence radio.
Après avoir été interdits d’inter-syndicale, où de toute façon nous n’aurions pas été entendus, et malgré notre soutien solidaire et engagé dans ce conflit, nous manquons d’informations pertinentes à vous fournir. C’est bien dommage.
Ce à quoi on peut s’attendre dans cette insouciante attente et ce silence sidéral : c’est que l’été va passer, la coupe du monde aussi…
Notre rentrée risque d’être particulièrement difficile, nous le craignions.
Après tout, pourquoi pas une petite pause avant les vrais problèmes…. de difficultés ?

Veni, Vidi…..Parti !
Les résultats de la consultation lancée par Jean Marc JANAILLAC sont tombés. Avec un taux de participation de 80% Le NON l’emporte à 55%.
En 1994 Blanc avait usé de ce stratagème en utilisant le même chantage, sa démission en cas de refus des personnels. Les résultats avaient été édifiants, 80% de participation et 80% de OUI. Ce référendum lui avait permis à l’époque d’appliquer le projet de son prédécesseur Attali : « PNC Autrement », qui prévoyait entre autres choses des efforts de productivité et la mise en place d’une B-Scale.
Cette fois-ci l’objectif était différent mais la méthode reste la même, le contournement des organisations représentatives du personnel pour obtenir l’adhésion de trois catégories de personnel à un plan d’augmentation de salaire, 3,4 % pour les uns (le sol), 2% pour d’autres (les PNC), et à minima une douzaine de % pour les PNT en incluant des revendications strictement catégorielles qui se traduiront par des augmentations significatives et supplémentaires de leur rémunération.
Nous ne pouvons que nous réjouir du résultat de cette consultation et même si nous ne saurons jamais quelle catégorie de personnel a fait la bascule, nous ne doutons pas que sans un NON massif des PNC le verdict aurait pu être tout à fait mitigé.
Le message est fort et nous vous remercions d’avoir suivi les consignes de vote, quasi unanimes, des syndicats qui vous représentent.
Le constat est le suivant : cette fois ci le chantage à la démission n’a pas payé. Il ne suffit pas de nommer des plans de croissance ronflants, en affirmant que nous devons faire confiance, pour berner le libre arbitre des salariés.
Les PNC ont fait la démonstration au travers de cette consultation qu’ils n’acceptent pas le contournement de leurs institutions représentatives.
Monsieur JANAILLAC a confondu deux notions, celle de la démocratie participative et celle du dialogue social. Dans une situation de blocage, les salariés attendent que le Patron relève ses manches et mouille sa chemise pour tout simplement parler, discuter (le dialogue) avec les personnes qui sont mandatées pour cela. A aucun moment, nous n’avons rencontré Franck TERNER, encore moins Jean Marc JANAILLAC.
L’option a été prise de ne discuter qu’avec les pilotes au grand mépris de toutes les autres catégories de personnel, la réponse a été cinglante y compris chez les pilotes. La notion de corps existe bel et bien au sein de notre entreprise.
Nous ne regrettons aucun Patron, leur succession s’enchaine avec toujours la même dramaturgie : « Attention si vous ne faites pas d’effort, vous allez mourir ». Les efforts nous les faisons depuis 7 ans, nous avons vu 4 plans de départ se succéder, des milliers d’emplois disparaitre, notre productivité augmenter, sans que pour autant nous ne soyons associés dans un vrai projet d’entreprise.
Nous espérons que le futur PDG d’AF/KLM qui sera sans coup férir désigné par le gouvernement, soit plus un capitaine d’industrie qu’un fonctionnaire aux ordres.
Comme vous le savez, nous ne sommes toujours pas invités à participer aux débats de l’intersyndicale. Pourtant nous avons des idées et un peu comme au rugby nous espérons,après que tout le monde ait poussé dans la mêlée, que chaque catégorie libère le ballon pour marquer contre l’adversaire, la Direction.
Nous demandons, et ce malgré la période d’intérim, l’ouverture d’une négociation PNC sur, outre les revendications salariales, le dégel de nos échelons, une prime de Noël, un accord de périmètre qui protège nos emplois et la revalorisation des heures supplémentaires.
La méthode de la poussée collective a été efficace, il est maintenant urgent de nous faire inviter à la table des négociations.
Bien évidement, si l’intersyndicale décidait de poursuivre le mouvement, nous resterions piliers de la mêlée.